mercredi 15 octobre 2014

Musique traditionnelle chinoise pour célébrer la « Nuit du parc de la forêt parfumée »

Samedi soir prochain, l’orchestre philarmonique chinois de Singapour (SCO) participera à un concert en plein air à Hong Lim Park (方林公园 littéralement, Parc de la forêt parfumée).

Pour célébrer cette soirée musicale, le SCO a choisi d’interpréter plusieurs morceaux envoutants tel que « Quatre airs du Guangdong », « Inoubliables rythmes », « Mélodie de la pluie ». Le public pourra ainsi découvrir des instruments de musique traditionnelle chinoise tels que le Erhu, la pipa, les tambours…L’orchestre a également pensé aux enfants et il leur réserve deux morceaux « Le monde sous-marin » et « Le monde des insectes ». L’orchestre chinois de Singapour sera dirigé par son chef d’orchestre résident, Quek Ling Kiong (郭勇德).
Par ailleurs, le parc a également convié des groupes indépendants (tambours et claviers électroniques) qui interpréteront respectivement « Power Singapura »,  « Une nuit à Pékin », « Historia de un amor ».

Concert gratuit
Date : Samedi 18 octobre à 19h30

Adresse : Hong Lim Park

dimanche 31 août 2014

”LA FORET DES FLEURS IVRES" : LE CLUB DE LA CULTURE CHAOZHOU (Teochew) A SINGAPOUR

Chui Huay Lim (en mandarin Zui Hua Lin 醉花林 littéralement "la foret des fleurs ivres")est un bastion de la culture Teochew et l'un des plus anciens club de Singapour.

Au début de la dynastie Qing, de nombreux ressortissants Chaozhou 潮州 s'installent à Singapour.  Cette communauté de riches marchands éprouve le besoin de se retrouver pour faire des affaires, continuer à prospérer et à sauvegarder ses valeurs et ses traditions. Ainsi, Chen Chengbao, l'un des sages dirigeants de la communauté immigrée Chaozhou fonde ce club très privé en 1845.

L'endroit vise alors à devenir un lieu privilégié de rencontres pour les marchands afin de favoriser leurs échanges à travers les loisirs et l'amitié. Les immigrés Chaozhou s'entraident pour développer leurs affaires localement. Le club n'est alors qu'une hutte au numéro 190 de la rue Qingli 庆利 (aujourd'hui Keng Lee road). A la mort de Chen Chengbao en 1879, dix de ses compatriotes mettent chacun 400 yuans en commun et rachètent le lieu-dit afin d'établir le club de façon permanente. Ces dix contributeurs deviennent les administrateurs du club.

Le groupement se développe: il collecte des fonds pour aider les compatriotes et ne ménage pas ses efforts pour oeuvrer à l'éducation. La diaspora Chaozhou contribue ainsi activement à la construction de la société et du pays. Le club devient vite un lieu de réunion pour les activités des élites Chaozhou.

A cette époque, de nombreuses activités culturelles sur la Chine sont organisées dans ce lieu de raffinement (relatées dans les archives du club et dans certains poèmes) : célébration des fêtes traditionnelles, récitals de poésie dans les jardins du club. La maison fournira également d'autres plaisirs aux riches commerçants...

Pendant la période coloniale britannique, le club est le centre du pouvoir du clan Chaozhou. Seuls les dirigeants de la communauté peuvent intégrer le cercle. Par conséquent, à cette époque, le groupement ressemble davantage à un club de millionnaires et pouvoir y entrer est considéré comme un grand honneur.

Après l'indépendance de Singapour, le club décline. En 2007, le terrain est divisé en deux : le vieil établissement est détruit et subit une rénovation complète, l'autre partie est mise en location pour 99 ans au profit d'un promoteur. C'est le fruit de cette location qui permet alors la rénovation du club.


Le club accueille désormais d'autres minorités mais demeure toujours un haut lieu de la culture Chaozhou à Singapour.

On peut encore voir l'enseigne traditionnelle portant le nom du club “醉花林” qui fut offerte en 1911 par Gao Xuexiu, riche commerçant Chaozhou de Thailande et également fondateur de la chambre de commerce chinoise en Thailande (1910).


samedi 30 août 2014

EXPOSITION DES OEUVRES DU CALLIGRAPHE CHINOIS CHU TUNAN A SINGAPOUR

A partir de mercredi 3 septembre, la galerie du club Chui Huay Lim exposera des calligraphies de Chu Tunan , longtemps conservées hors d'atteinte du public.

Chu Tunan naquit en 1899 dans la province du Yunnan (il appartenait à la minorité Yi). C'était un éminent professeur, traducteur et calligraphe. Il fut un membre actif des débuts du parti communiste chinois dans les années 30. 

Il enseigna dans les prestigieuses universités de Jinan, du Yunnan et enfin à l'institut du droit de Shanghai. 

Après la création de la république populaire de Chine en 1949, il fut nommé Président de l'Association du Peuple chinois pour l'Amitié avec l'Etranger. En 1956, il devint membre de la Ligue démocratique de Chine, l'un des 8 partis démocratiques existants et reconnus légalement en République populaire de Chine.


En 1958, il fut nommé vice-président du comité central. 

Pendant la révolution culturelle et déjà âgé de 70 ans, Chu Tunan est persécuté et envoyé dans le Henan pour être rééduqué à l'école des cadres. Il ne reviendra à pékin qu'en 1971 grâce au soutien de Zhou Enlai.


Après la chute de la "bande des quatre", Chu Tunan prononça publiquement quatre vers décrivant la joie du peuple quant au coup de tonnerre qui "avait exterminé les quatre parasites". (南的急就章"一声霹,清除四害.欢腾,万姓称快").
En 1986, il est réhabilité et élu vice-président du Sixième Congrès national du peuple. 

Chu Tunan s'éteint en 1994 à Beijing.


Chu Tunan a connu les épreuves de la révolution et pourtant, il n'a cessé de glorifier son peuple et sa patrie à travers sa calligraphie. 

Pour participer à l'ouverture de l'exposition qui aura lieu mercredi 3 septembre à 16h, merci de réserver en appelant Aurélie au 9054 3141 ou d'écrire à damperon@bonjourbeijing.com.sg

Chui Huay Lim Club
Level 4, 190 Keng Lee Road
308409 Singapore


mardi 12 août 2014

Singapour-Kunming: La ligne expresse de l'Asie du Sud-Est

Avec le raccordement final de la ligne ferroviaire expresse Trans-Asie à Singapour, Kunming 昆明, actuellement capitale de la province du Yunnan 云南 au sud-ouest de la Chine, pourrait bien se transformer en une ville stratégique.
En effet, aujourd'hui le plus grand souhait de la chine est d'exporter ses lignes de chemin de fer à grande vitesse à ses pays voisins. Le développement du réseau ferroviaire en Asie du Sud Est accélérerait fortement les échanges commerciaux et surtout les exportations chinoises dans la région.
Le projet de chemin de fer permettrait au Trans-Asie de traverser le nord montagneux de la Birmanie pour arriver dans la plaine côtière de l'océan Indien. La Chine bénéficierait ainsi d'un accès plus rapide aux pays du moyen-Orient, puis à L'Europe (la Chine utilise aujourd'hui largement les voies maritimes en passant par la mer du sud de la Chine mais les longues distances ralentissent les échanges).
Les autorités thaïlandaises ont tout récemment approuvé deux projets de lignes de train à grande vitesse les reliant à la Chine. La construction des 1000 km de voies reliant Kunming à la Thailande s'achèverait en 2021.
La Chine espère que la construction de la voie ferrée du Sud-Est asiatique pourra s'étendre aux pays limitrophes en passant par le Laos, le Cambodge, la Malaisie, le Viet-Nam et qu'enfin, elle pourra se connecter plus au sud, à Singapour.
Ce projet fait d'ailleurs partie du plan de construction de la ligne de chemin de fer Trans-Asie, signé en 2006 par 20 pays.
Lorsque les habitants de ces pays se rendront compte de la rapidité avec laquelle ils peuvent voyager en Asie du Sud-Est, et que Kunming est seulement à quelques heures de train, cette dernière pourrait bien effectivement devenir "la capitale continentale de l'Asie du Sud-Est".
Pour le moment, la Birmanie est le pays le moins enthousiaste des participants au projet, la junte militaire redoutant certainement le passage des étrangers dans une région montagneuse riche en minerais et pierres précieuses.
Les autorités chinoises restent cependant confiantes car elles pensent que le pays pourrait être intéressé par l'importation de marchandises chinoises à bas prix.


dimanche 10 août 2014

Le 9 août : Fête nationale à Singapour 国庆庆典 (Guóqìng qìngdiǎn)

Singapour a pris son indépendance en quittant la fédération de Malaisie le 9 août 1965. Elle célèbre aujourd'hui sa fête nationale. Le 9 août est un jour férié à Singapour. Les élèves des écoles publiques bénéficient de deux jours de congé en raison de leur participation à la grande parade de la fête nationale: "la NDP" ( la National Day Parade 国庆庆典).
La fête nationale à Singapour est un évènement qui dépasse désormais de loin les fêtes du nouvel an chinois, Vesak etc...
Dans les jours précédents la fête, il est de coutume de voir des drapeaux rouges et blancs flotter un peu partout dans le pays, certains s'habillent également dans les couleurs nationales.

Un peu d'histoire...

Lorsqu'en 1819, Stamford Raffles déclare la souveraineté de Singapour en plantant un drapeau britannique sur le sol marécageux, l'endroit n'est alors qu'un petit village de pêcheurs entouré de denses forêts tropicales. C'est néanmoins une place commerciale stratégique : les marchands chinois, arabes et indiens s'y croisent déjà depuis longtemps.

Raffles développe rapidement le port. Singapour se transforme en un centre névralgique du commerce international où se croisent toutes sortes d'hommes d'affaires de races et de religions différentes. En 1926, Singapour devient une colonie britannique. Il faut attendre 1965 pour que le pays se proclame république indépendante. La cité-Etat est aujourd'hui la réunion de ses riches héritages du passé: une cité fondée sur le commerce et l'immigration.

Le drapeau national est bi-colore: le rouge représente l'amitié universelle et l'égalité humaine, le blanc représente quant à lui, la pureté et la vertu. Les deux couleurs réunies sont les valeurs auxquelles aspirent Singapour dans un objectif d'égalité des droits universels. la nouvelle lune est le symbole de l'Etat et d'un peuple jeune. Ce croissant de lune rappelle également le peuple malais. Les cinq étoiles représentent les cinq principes fondamentaux de Singapour: la démocratie, la paix, le progrès, la justice et l'égalité. Les cinq étoiles comme celle du drapeau chinois font référence à la diaspora chinoise (même si la signification des étoiles sur le drapeau de la RPC est différente).

Mais qu'en est-il de la langue officielle de la fête nationale ?

Singapour compte 4 langues officielles : l'anglais, le malais, le chinois et le tamoul. Les symboles de la nation font cependant principalement référence à la langue malaise. En effet, l'emblème national "Majulah Singapura" signifie "En avant, Singapour !", l'hymne national entonné chaque matin à l'école est également en langue malaise.

L'année prochaine, le peuple Singapourien se réunira à nouveau à la même date pour fêter le cinquantenaire de la création de la république de Singapour, une fête nationale à ne pas manquer...




jeudi 7 août 2014

La communauté expatriée de Singapour : fer de lance du mouvement "Parlons chinois"

Avec la montée en puissance de la Chine, le nombre d'étrangers apprenant le mandarin à Singapour a fortement augmenté.

Selon le rapport de l'agence China News de Taiwan, les personnes qui étudient le mandarin à Singapour souhaitent avant tout pouvoir dialoguer et augmenter leurs interactions avec leurs clients. En ce qui concerne les enfants singapouriens d'origine chinoise qui grandissent dans un environnement où l'apprentissage de l'anglais prédomine, ils n'ont pour la plupart, plus envie de parler chinois. Singapour est un pays composé de plusieurs ethnies. Les langues officielles sont l'anglais, le mandarin, le malais et le tamoul. Cependant, l'utilisation de l'anglais prédomine dans la vie quotidienne de la société.

Grâce à son environnement des affaires en anglais, Singapour a néanmoins attiré un grand nombre d'étrangers qualifiés: américains, européens, japonais ou coréens. Pour ces expatriés, Singapour représente également une plateforme multilingue et notamment un endroit idéal pour apprendre le chinois. En effet, le pays offre l'opportunité d'apprendre le mandarin dans un contexte où les repères culturels de l'apprenant (et souvent de sa famille) ne sont pas pour autant bouleversés...

A Singapour, les jeunes expatriées les plus célèbres pour leur maîtrise du chinois sont les filles de l'investisseur américain Jim Rogers. Ce dernier a vendu sa maison à New-York pour émigrer à Singapour afin de permettre à ses filles d'apprendre le mandarin. Il emploie, en plus des cours de chinois à l'école, une professeur de mandarin qui vit sous le même toit que la famille. Les filles de Jim Rogers ont démontré leur maîtrise du chinois récemment en récitant un célèbre poème Tang sans le moindre accent! En effet, le businessman est depuis longtemps convaincu que le 21ème siècle sera asiatique. Par conséquent, le “Tiger Father” a décidé de doter ses filles d'une connaissance indispensable à l'aube de la "globalsinisation".

Il y a 30 ans, lorsque Lee Kuan Yew a lancé le mouvement "Parlons chinois", l'objectif était essentiellement de promouvoir le mandarin face aux nombreux dialectes parlés par la communauté chinoise de Singapour (cantonnais, hokkien etc...). Mais en 2009, devant la progression de l'anglais, Lee Kuan Yew a déclaré que le principal défi du mouvement "Parlons chinois"n'était plus de faire disparaître les dialectes mais d'inverser la tendance anglophone au sein des familles chinoises. Les chiffres parlaient d'eux-mêmes: seulement 40% des familles chinoises communiquaient toujours en chinois à la maison. Et tandis que 26% des familles parlaient anglais en 1990, elles représentaient 60% en 2009.

Lee Kuan Yew a insisté sur les opportunités commerciales avec la Chine et s'est adressé aux chinois de Singapour en les incitant à étudier le chinois pour profiter des avantages du développement économique présent et futur du continent "pour devenir plus puissant" (il a utilisé l'expression chinoise 如虎添翼 Rúhǔtiānyì, littéralement: aussi fort qu'un tigre auquel il aurait poussé des ailes !) et il a dit que "si les chinois de Singapour abandonnaient le mandarin, ils seraient seuls à en souffrir..."

Singapour réfléchit aujourd'hui à une autre opportunité: celle de l'enseignement du chinois. En 2009, la Cité-Etat a créé "le centre de la formation du chinois" afin de renforcer la formation pédagogique de ses professeurs et de devenir un centre régional d'excellence dans l'enseignement du chinois.

Pour étudier le chinois à Singapour, rejoignez-nous : http://www.bonjourbeijing.com.sg

jeudi 31 juillet 2014

Le mot chinois de la semaine à Singapour: 大数据 Dà shùjù "BIG DATA" ou "Immense base de données"

En 2002, le ministre de la défense, le Dr Ng Eng Hen visite le DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) aux Etats-Unis. Il y rencontre alors un haut conseiller de la défense nationale américaine, John Poindexter. Il apprend que l'agence souhaite lancer un nouveau programme qui, à travers l'analyse d'un grand nombre d'informations électroniques, vise à identifier des modèles d'actions suspectes pour lutter principalement contre de potentielles attaques terroristes. Ce programme se nomme le TIA (Total Information Awareness, plus tard renommé Terrorism Information Awareness).

Ce système est alors capable de rassembler toutes sortes d'informations : mails, communications téléphoniques, recherches sur internet, réservations de billets d'avions ou d'hôtels, transactions de cartes bleues, rapports et diagnostiques médicaux...En s'appuyant sur un protocole pré-déterminé, le système de renseignement peut ainsi enregistrer les traces et les signatures numériques conduisant à anticiper les actes terroristes.

Dr Ng Eng Hen est très impressionné par cette idée audacieuse consistant à établir autant de connexions via une immense base de données. Il déclare qu'il est ainsi désormais possible "de trouver une aiguille dans la mer".
En 2003, la crise du SRAS fait rage, 33 personnes décèdent et la croissance économique du pays en est fortement affectée. Le Dr Ng Eng Hen saisit cette opportunité pour établir un organisme de détection et d'évaluation des risques : le RAHS (Risk Assessment and Horizon Scanning program), une agence responsable de la prévention des attaques terroristes et des attaques «non conventionnelles», comme les attaques chimiques ou utilisant des armes biologiques.

A cette période, les membres du gouvernement participent à de nombreux débats pour le projet et expliquer comment ils souhaitent utiliser cette énorme base de données.

En 2003, Mr Poindexter quitte la DARPA et devient conseiller spécial pour le programme singapourien RAHS. De nombreux espions américains se rendent alors à Singapour pour étudier le vaste programme de surveillance mis en place par la Cité-Etat.

Le gouvernement paternaliste de Singapour veille à ce que les besoins fondamentaux de la population soient préservés: logement, éducation et sécurité, et il continue de gagner le respect de la population. Il s'agit d'un renforcement de l'ordre dans une société où la définition du mot "ordre" doit être comprise au sens large.


Le programme du RAHS n'a cessé de se développer ces dix dernières années et il a de loin dépassé les attentes de John Poindexter. Aujourd'hui, les ministères à l'instar des institutions militaires et civiles utilisent tous l'analyse de données et la planification de scénarios offertes par le RAHS. L'énorme base de données permet non seulement la prévention anti-terrosriste mais elle est également utilisée pour beaucoup d'autres applications. Le RAHS sert en effet à la planification et à la budgétisation ainsi qu'aux prévisions économiques. Il fournit des informations nécessaires à la politique d'immigration. Le système est enfin utilisé pour étudier le marché de l'immobilier et pour élaborer des programmes éducatifs de qualité.

Singapour s'est ainsi transformé en laboratoire pour tester les moniteurs et l'analyse de données à grande échelle afin de prévenir le terrorisme, mais aussi en une plateforme technologique ayant pour but de concevoir une société plus harmonieuse.

Lien vers le programme international RAHS:
http://app.rahs.gov.sg/public/www/home.aspx







mardi 29 juillet 2014

"刑不上常委" Lutte anti-corruption en Chine : plus personne n'est à l'abri...

Le Président Xi Jinping poursuit sa campagne anti-corruption et frappe très fort en s'attaquant à une des plus importantes figures du comité permanent du parti politique chinois : le vieux "tigre" retraité en 2012, Zhou Yongkang. Soupçonné d'avoir enfreint la discipline du parti, il est mis en examen par la commission de contrôle disciplinaire du comité central. Depuis l'arrestation de Bo Xilai, de nombreuses rumeurs de corruption circulaient déjà sur Zhou Yongkang, ancien secrétaire de la sécurité publique. 
Ainsi, c'est la première fois qu'un ancien membre du politburo ayant lui-même eu "droit de vie et de mort" (的前政法委书记lorsqu'il était en fonction est arrêté pour corruption. 

Politiquement, c'est un évènement majeur mais symboliquement c'est un signe encore plus fort pour le peuple chinois : une règle tacite vient d'être brisée. En effet, les membres permanents du PCC ne sont désormais plus assurés de l'impunité "刑得上常委".

Cette lutte anti-corruption apparaît donc pour la première fois "sans limites" pouvant atteindre jusqu'aux plus hautes sphères du parti. 

Zhou Yongkang 周永康
















lundi 14 juillet 2014

CULTURE CHINOISE : L'OPERA DE PEKIN A SINGAPOUR

Le 5 septembre prochain, à l’occasion de la fête de la mi-automne, de célèbres maîtres de l’opéra chinois seront réunis pour une représentation spéciale à l’Esplanade.
Ce soir-là, les acteurs interpréteront plusieurs morceaux choisis parmi divers styles d’opéra chinois sous-titrés en anglais et en chinois. Ainsi, le public, même novice, pourra admirer cet art traditionnel inscrit au patrimoine de l’Unesco. Un spectacle rare à ne pas manquer…
La représentation sera composée de 4 extraits d’opéra.

1er Extrait : « Fleuve d’automne » 秋江 Qiujiang


Il s’agit d’un extrait de l’opéra Kunqu (ce style d’opéra, originaire de la ville de Kunshan près de Suzhou possède une histoire de plus de 500 ans). Cet extrait, tiré de la pièce « 玉簪记L’épingle de Jade » écrite en 1615 par Gao Lian (高濂), relate une histoire d’amour: Chen Miaochang, une jeune et ravissante nonne taoïste du temple de Nüzhen (le temple du « Troène de Chine ») tombe amoureuse de Pan Bizheng, un lettré qui étudie au temple et qui est également le neveu de la bonzesse supérieure. Offusquée par la découverte de cette liaison, la bonzesse supérieure chasse son neveu loin du temple en prétextant l’envoyer passer les examens impériaux. Après le départ du jeune homme, la petite bonzesse s’échappe du temple pour rejoindre son amoureux mais elle arrive près d’un fleuve aux vagues déferlantes. Elle demande donc de l’aide à un vieux batelier. C’est ici que le jeu des acteurs prend toute sa dimension: l’un interprète un personnage qui brûle d’impatience « souhaitant traverser le fleuve en volant » et l’autre, un vieux batelier impassible et moqueur. Mais finalement, le viel homme s’émeut devant la passion et le sentiment amoureux de la jeune femme.
Ce passage d’opéra se déroule à bord du navire alors que sur la scène, il n’y a pas d’eau et encore moins de bateau : l’intrigue se transmet à travers le jeu des acteurs et la perception du spectateur. Cet extrait résume ainsi de façon magistrale l’art de la gestuelle théâtrale de l’opéra chinois.

2ème Extrait : « Le quatrième fils souhaite revoir sa mère » 四郎探母 Silang tan mu


Cette pièce est un opéra de Pékin. L’intrigue se déroule sous la dynastie des Song du Nord (Xème siècle ap J.C) et décrit le courage de la famille Yang pour résister à l’invasion des Liao qui tentent d’envahir le royaume par le nord. Toute la famille, hommes et femmes, jeunes et anciens, décident alors de livrer bataille. Cette épopée émouvante, retraçant l’engagement de chacun des héros, est encore transmise de nos jours dans le folklore populaire.
Dans cet extrait, Yang Yanhui, le quatrième fils possède le rôle principal. Alors qu’il est en guerre contre les armées Liao, il est fait prisonnier. Après sa capture, l’ennemi change son nom et l’appelle Muyi. De plus, il le force au mariage avec la princesse Tiejing.
Quinze ans plus tard, le quatrième fils apprend que son sixième frère assume le commandement des armées sur le front et que sa vieille mère She Taijun est également présente sur le campement afin d’aider aux fourrages et aux provisions. Cela émeut fortement le quatrième fils qui meurt d’envie de voir ses proches. Cependant la guerre sur le front est violente et le quatrième fils ne peut traverser la frontière, il se désole. Le quatrième fils se confie alors à la princesse qui prend parti pour son époux et ordonne en secret qu’on lui donne des flèches. Le quatrième fils profite alors de la nuit pour passer la frontière. Il est découvert et arrêté par Yang Zongbao (le sixième fils) qui surveille et patrouille le campement. Ce dernier lui demande de repartir pour espionner les rivaux Liao. Le sixième fils libère en personne son frère le quatrième et le livre à son clan. La famille éprouve de la joie mêlée à de la tristesse et tous pleurent dans les bras les uns des autres. Après ces courtes retrouvailles, le quatrième fils s’en va à nouveau.
Ce morceau célèbre de l’opéra de Pékin est également appelé « Si Panshan 四盘山 : le quatrième à Panshan», ou encore appelé « Bei Tianmen 北天门: La porte céleste du nord ».
Dans cet extrait, le spectateur peut apprendre à reconnaître deux personnages importants et codifiés de l’opéra de Pékin : le « Sheng  » (rôle masculin) et le « Dan  » (rôle féminin).

3ème Extrait : « Xiang Yu-Adieu ma concubine » 项羽-霸王别姬 Xiang Yu-Bawang bie ji


Célèbre extrait de l’opéra de Pékin, « Adieu ma concubine » décrit la fin tragique du monarque Xiang Yu des Chu de l’ouest.
A la fin de la dynastie Qin (environ -200 av J.C), le royaume Han entre en guerre contre le Chu. Han Xin (célèbre général Han) tend une embuscade à l’armée de Chu dans les montagnes Jiulishan (près de l’actuelle ville de Xuzhou). L’armée de Chu, acculée à Gaixia, rend les armes et se soumet au roi des Han. Xiang Yu entend l’hymne national chanté de toutes parts et il se doute alors que son armée est tombée aux mains des Han.
Désespéré, au camp militaire, il s’enivre et fait ses adieux à sa concubine Yuji qui, après avoir dansé pour son roi, se suicide d’un coup d’épée.
Le roi se rend alors au bord de la rivière Wujiang et met fin à ses jours.
Les archives historiques relatent que le suzerain Xiang Yu comprit que son armée était dominée par l’empereur Gaozu des Han la veille de la bataille finale et que c’est à ce moment là, qu’il n’a alors eu d’autre choix que de faire ses adieux à sa concubine Yuji.
Le spectateur pourra revoir le magnifique film de Chen Kaige « Farewell my Concubine » pour apprécier d’autant plus cet extrait.

4ème Extrait : « Le mont Cuiping » 翠屏山 Cuiping shan

Cet opéra est tiré du célèbre roman « Au bord de l’eau 水浒传 ».
Yang Xiong et Shi Xiu sont frères jurés. Yang Xiong a aidé Shi Xiu à ouvrir une boucherie. Shi Xiu découvre que l’épouse de Yang Xiong, Pan Qiaoyun entretient une relation amoureuse avec le moine Pei Ruhai. Il en informe Yang Xiong. Ce dernier s’enivre de colère et lorsqu’il rentre chez lui, il interroge son épouse. Pan Qiaoyun et sa servante Ying’er lui disent que c’est une invention de Shi Xiu pour se jouer de lui. Yang Xiong finit par croire son épouse et coupe les ponts avec son ami. Cela engendre une dispute entre Pan l’épouse infidèle et Shi l’ami fidèle. Shi Xiu quitte la famille de son ami très en colère et s’en va noyer son amertume dans l’alcool.
Dans sa nuit d’ivresse, il assassine Pei Ruhai pour venger son ami. Yang Xiong y voit alors clair. Il se joue de son épouse et de sa servante et les emmène au mont Cuiping. Là, il les oblige à lui dire la vérité. Après la révélation de l’adultère, Shi Xiu convainc Yang Xiong de tuer son épouse.